Les 3 voyages qui m’ont le plus marquée
… et les 8 enseignements que j’en ai tirés
Il arrive de réaliser ses rêves en restant bien tranquille assis sur son canap’… Si, si, je vous jure. Mais c’est rare. La plupart du temps, il faut se bouger un peu le postérieur pour atteindre ses objectifs. Parfois même, il faut partir quelque part.
C’est justement de ces fois-là dont je vais vous parler dans cet article. De trois voyages qui m’ont permis de réaliser certains de mes plus grands rêves et des 8 précieux enseignements que j’en ai tirés.
Après tout, qui sait, ils pourrait aussi vous aider à vivre les vôtres. Alors, bouclez votre valise, on a des rêves à réaliser !
Evènement inter-blogueurs
Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs organisé par le blog Dans nos bulles sur le thème “Les 3 voyages qui m’ont le plus marqué”. J’apprécie beaucoup ce blog consacré à la plongée sous-marine et aux voyages, et je vous conseille tout particulièrement de lire cet article dans lequel Anne nous confie son top 10 des lieux zen où il fait bon se ressourcer.
Dans cet article, j’ai donc décidé de vous parler de trois des voyages qui m’ont le plus marquée :
- Un road trip de Toulouse jusqu’à Saragosse, en 1996
- 4 jours à New York en 2005
- Une semaine à Los Angeles en 2019
Ils ont compté pour moi pour plusieurs raisons, mais surtout parce qu’ils m’ont chacun permis de réaliser un rêve.
- Le premier m’a permis d’approcher mon idole d’adolescence, Michael Jackson.
- Le second, de poser les pieds sur le sol américain et d’assister à un match de baseball (et, par hasard, de serrer la main de Rafael Nadal).
- Le troisième d’être invitée à l’avant-première d’un film à Hollywood, en présence de Kristen Stewart et Laura Dern, mais aussi de rendre hommage à mon père qui venait de décéder.
Plutôt que de vous raconter chacun de ces voyages en détails – ce sera peut-être pour une autre fois – je me suis dit que ce serait encore mieux de partager avec vous ce qu’ils m’ont appris et apporté. Voilà donc les 8 enseignements que j’en ai tirés. Ils pourraient bien, qui sait, vous aider vous aussi à réaliser vos rêves.
1. Avoir la foi (et ne rien lâcher)
Ça peut paraître évident, et ça l’est, mais pour réaliser ses rêves, il faut bien entendu commencer par y croire. A moins que vous rêviez d’une chose objectivement impossible, tout va se jouer dans votre tête. Après tout, si d’autres peuvent y arriver, il n’y aucune raison que vous ne le puissiez pas aussi. Le premier pas, c’est donc de croire que vous pouvez atteindre cet objectif que vous avez en ligne de mire. Parce qu’au moment où vont surgir des obstacles – et il y en aura sûrement – la clé sera de ne pas vous laisser démonter et de persévérer pour les surmonter.
Saragosse, 1996 : en Fiat Panda, et sans billet
Quand je suis partie avec deux potes à Saragosse en 1996, c’était pour voir un concert de Michael Jackson, un des seuls qu’il donnait cette année-là en Europe.
On était ultra-motivés, seulement voilà, on n’avait que ma vieille Fiat Panda déglinguée qui tombait en panne une semaine sur deux pour nous emmener là-bas. Pour ne rien arranger, à quelques semaines du concert, on a appris que tous les billets avaient été vendus et qu’on risquait d’y aller pour rien. On aurait pu se dire « Vas-y, laisse tomber, c’est trop compliqué. On ne va pas prendre le risque de casser la voiture alors qu’on est même pas sûrs de pouvoir entrer dans le stade ».
Franchement, on se l’est dit. Pendant quelques jours. Et puis, on en a conclu que c’était trop bête de lâcher si près du but et qu’on pourrait peut-être plus facilement trouver des billets sur place (je précise bien entendu pour les millenials parmi nous que tout ça, c’était avant internet). Alors, on a décidé de partir quand même.
Au final, moins de 24h après être arrivés à Saragosse, on avait tous les trois un billet en poche, acheté au prix normal. On était au premier rang dans le stade. On s’est retrouvés à trois mètres de Michael à l’aéroport. Il nous a signé un magazine que j’avais pris avec moi. J’en garde un souvenir impérissable.
Ça s’est joué à pas grand-chose, finalement. On aurait pu passer à côté de tout ça. On a juste décidé d’y croire, et de ne pas se laisser intimider par les obstacles. Et avec le recul, on a drôlement bien fait !
2. Oser (surmonter ses peurs)
Parfois le seul obstacle qui se dresse entre nous et le fait de réaliser nos rêves, eh bien, c’est nous-même. Et notre peur. De l’inconnu, de sortir de sa zone de confort… En fait, on sait même pas très bien de quoi on a peur, on a juste peur. Malheureusement, les rêves, cette bande de petits farceurs, se planquent souvent juste de l’autre côté de cette barrière qu’on a dressée devant nous.
Mais il y a une bonne nouvelle. C’est qu’il suffit d’oser.
New York, 2005 : Alone in la grosse pomme
En 2005, je me suis envolée pour New York. C’était la première fois que je partais aussi loin. Et j’y suis allée seule. Je voyais que les gens autour de moi s’en inquiétait un peu. Est-ce que ça irait, moi, une fille toute seule dans la Grande Pomme ? Est-ce que je ne risquais pas de me faire croquer ? Mais je savais que je ne passerais que 4 jours dans cette ville que je rêvais de visiter depuis toujours. 4 petits jours. Est-ce que je voulais vraiment laisser les peurs des autres, et les miennes, m’empêcher d’en profiter à fond ? Je sais pas vous, mais j’ai trouvé que c’était pas une bonne idée.
Du coup, sur place, je suis allée partout où j’en avais envie, y compris dans des lieux qui, a première vue, pourraient faire peur. Dans le Bronx voir un match de baseball. A Harlem traîner près des playgrounds. Dans Central Park, en club, au Groove et au CGBG, dans le métro la nuit.
Au final, je ne me suis pas sentie une seule fois en insécurité, de jour ou de nuit, quel que soit le quartier où j’étais. J’ai passé quatre jours géniaux et je suis rentrée reboostée comme jamais, moi qui passais une année un peu difficile. La preuve que ces peurs n’étaient pas justifiées. Mais le seul moyen de le savoir, c’était, bien sûr, de les braver. Je suis vraiment contente de l’avoir fait. Sinon, je crois que je m’en mordrais encore les doigts.
3. Anticiper (et forcer le destin)
Comme je vous le disais en intro, on ne réalise que rarement ses rêves en attendant qu’ils tombent tout cuits du ciel. Il y en a qui demandent de la préparation, d’autres d’anticiper, et parfois, il faut aussi faire en sorte de provoquer les choses…
Hollywood, 2019 : tapis rouge
Il y a une expérience que j’aimerais vivre depuis longtemps : celle d’être invitée à une avant-première à Hollywood, avec tout le tralala, le tapis rouge, les stars sur leur 31, etc. Malheureusement, ça ne s’achète nulle part. Il faut connaître quelqu’un qui peut vous toper une invitation. C’est ballot, je ne connais personne à Hollywood.
Mais heureusement, nous vivons à l’heure des réseaux sociaux. Alors, en 2017, quand j’ai appris qu’un livre que j’aime beaucoup était adapté en film, j’ai naturellement suivi l’équipe de production sur Twitter pour me tenir au courant. Un jour d’octobre 2017, coup de bol : le producteur twitte qu’il a besoin d’aide pour un projet qu’il monte. Il demande l’assistance de ses abonnés. En échange, il offre, entre autres, des invitations pour l’avant-première du film qui aura lieu à L.A. à une date indéterminée. Alors, je réponds et j’offre ma participation (voir point suivant : sauter sur l’occas’ !). Aussi facilement que ça, il me promet de me réserver une invit’ pour la soirée.
Près d’un an et demi s’écoule sans que le film ne sorte. J’envoie un petit mail de temps en temps pour vérifier que le deal est toujours d’actualité. On me confirme que oui. Et puis, à l’approche de l’évènement, tout à coup, c’est “non, finalement, on s’est mal compris. Et puis, c’est juste un petit truc entre nous, vraiment c’est pas la peine de venir.”
Si vous avez bien suivi, vous savez que c’est là qu’entre en jeu l’enseignement numero uno : ne rien lâcher !
Alors, j’ai répondu au monsieur, et je lui ai envoyé des mails jusqu’à ce qu’il me redise oui. L’invitation a fini par arriver dans ma boîte de réception une semaine avant la date de l’évènement. Je n’avais pas de billet d’avion.
C’était quelques mois après le décès de mon père, je sentais que j’avais besoin de voyager pour me rappeler que la vie était belle malgré tout, et j’avais envie d’aller à Santa Monica en sa mémoire. j’avais eu le temps de mettre l’argent du voyage de côté pendant les 18 mois où j’ai attendu. Et surtout, Vous l’aurez compris, je n’avais pas fait tout ça pour lâcher au dernier moment pour une sombre histoire de logistique.
Une semaine plus tard, j’étais au cinéma Arc Light sur Sunset Boulevard à l’avant-première de JT Leroy en présence de l’équipe du film, parmi laquelle Kristen Stewart et Laura Dern. J’étais aussi invitée à l’after party. J’y ai bu du champagne californien (beurk) et j’ai pu discuter un moment avec le réalisateur, Justin Kelly, la photographe Lindsey Byrnes et la chanteuse Lily Kershaw. Un moment, vous vous en doutez, que je ne suis pas près d’oublier. Et qui valait bien de forcer un peu les choses.
4. Saisir les occasions qui se présentent (et foncer !)
Forrest Gump nous a prévenus, la vie c’est comme une boîte de chocolats et on ne sait jamais lequel on va piocher. Eh oui, la vie est pleine de surprises. Et le propre des surprises, c’est qu’on ne peut pas les prévoir. D’où l’importance de rester alerte et de sauter sur les occasions quand elles se présentent. Vous croyez pas que ce serait dommage de passer à côté d’un rêve juste parce qu’au moment opportun, on a pas su réagir ?
Saragosse, 1996 : ¿donde esta el aeropuerto?
A Saragosse, si on a eu la chance d’approcher Michael Jackson, c’est qu’à la seconde où on a appris que son avion était sur le point d’atterrir dans la capitale aragonaise, on a sauté dans ma Panda pour filer à l’aéroport. Il y avait juste un problème : on n’avait rien d’autre pour nous guider qu’un plan touristique de la ville qu’on avait récupéré à l’office du tourisme. Et je le rappelle, à l’époque, il n’y avait pas d’internet, de GPS, ou de smartphones. Juste des panneaux et un plan en espagnol… Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on ne s’est pas un peu perdus en chemin, mais on n’avait pas le temps de trouver une carte plus détaillée. C’était ahora o nunca. Alors, on a foncé.
On était une cinquantaine de fans à l’aéroport. Il est descendu tranquillement de son jet privé et il est passé, détendu et souriant à trois mètres de nous. Il nous a fait signe de la main. Pour nous, c’était un rêve qui se réalisait. J’ai fait d’autres concerts après ça, je ne l’ai plus jamais revu d’aussi près. Je n’ose même pas imaginer les regrets que j’aurais si on n’avait pas foncé ce jour-là.
Un peu plus tard et après-midi-là, il nous a signé un autographe. Mais si c’est arrivé, c’est que mon ami Davis ne s’est pas posé de questions quand il a vu sa voiture démarrer pour quitter l’hôtel. Il s’est mis à lui courir derrière, jusqu’à ce que MJ baisse sa vitre et signe le magazine qu’il lui tendait. (Oui, on était jeunes et athlétiques en ces temps-là !) Sur les centaines de fans rassemblés devant l’hôtel, on est les seuls à avoir obtenu un autographe, parce que Davis n’a pas douté, il ne s’est pas dit “ça sert à rien”, ou “c’est trop tard”. Il s’est juste mis à courir.
New York, 2005 : félicitations, Rafa !
Je venais d’arriver et j’attendais à JFK de passer la douane, quand, par pur réflexe, j’ai levé la tête en entendant un groupe de personnes parler espagnol. Bizarrement, le visage de l’une d’entre elles m’était familier. J’ai fini par percuter qu’il s’agissait de Rafael Nadal, qui venait de remporter Roland Garros pour la première fois et arrivait à New York pour participer à l’U.S Open. Aux Etats-Unis, personne ne le connaissait encore et il passait tranquillou dans le terminal avec son staff.
De mon côté, j’avais été très impressionnée par son tournoi à Paris, j’avais envie de le féliciter. J’ai hésité. Je ne savais pas si j’osais. Et puis, je me suis dit que je n’aurais certainement pas l’occasion de le faire tous les jours. Alors, je me suis approchée, je l’ai félicité et je lui ai serré la main. Il était plus intimidé que moi. Il a rougi, bafouillé un truc dans un anglais approximatif et il a filé les yeux sur ses baskets.
Aujourd’hui, c’est un des joueurs les plus dominants et les plus titrés de l’histoire du tennis et je suis toujours aussi contente d’avoir sauté sur l’occasion et de l’avoir félicité de sa première victoire en grand chelem.
5. Avoir du budget, c’est bien, mais ça ne fait pas tout
On ne va pas se mentir, voyager, ça n’est pas donné. Et même s’il existe des astuces pour payer moins, c’est la plupart du temps au détriment d’un certain confort, ou en se privant de choses par ailleurs. Ce que l’on retient d’un voyage, en revanche, ça n’a que peu de rapport avec son prix. Et quant il s’agit de réaliser certains rêves, ce n’est souvent pas l’argent qui prime.
Saragosse, 1996 : roots, roots, roots
Ce voyage est, de loin, l’un des plus roots de ma vie. Et quand je dis “roots”, je veux dire fauché. On était étudiants, on a fait la route dans un vieux tacot qui pouvait tomber en panne à tout moment (1 400 bornes, via Barcelone), on a dormi au camping municipal, à trois sous une tente deux places, on s’est nourris de baguettes de pain et de boîtes de conserve froides pendant 5 jours.
Au moment de rentrer, on avait dépensé toutes nos pesetas et je n’avais qu’une carte de crédit nationale que je ne pouvais pas utiliser à l’étranger. Sur les cent cinquante derniers kilomètres, on a serré les fesses en priant d’avoir assez d’essence pour passer la frontière parce qu’on avait plus d’argent pour en mettre en Espagne.
Pourtant, ce voyage est un de ceux qui m’ont le plus marquée de ma vie, un des plus intenses. J’ai réalisé mon rêve, j’ai approché mon idole, je me suis fait un ami pour la vie. Et ça, comme dirait Visa, ça n’a pas de prix.
New York, 2005 : un rêve à dix dollars
En 2005, je réalisais déjà un grand rêve en posant les pieds sur le sol américain. Mais sur ma bucket list figurait aussi le fait d’assister à un match de baseball professionnel. Justement, à New York joue une équipe mythique, les Yankees. Comme j’y étais fin août, la saison battait son plein.
Super motivée, je me suis adressée à la réception de l’hôtel. La nana m’a annoncé qu’elle avait justement une super place à me proposer… Seul hic, elle valait 250$. Comment vous dire que ce n’était pas tout à fait le budget que je pouvais y consacrer ! Alors, j’ai refusé, et me rappelant des billets de MJ, j’ai décidé d’aller au stade le soir du match et de voir sur place.
Vous l’aurez compris, je n’avais pas fait 25 mètres à la sortie du métro qu’un gars me proposait des billets (mal placés, certes, mais authentiques) à 10 dollars. 20 minutes plus tard, j’étais installée dans les gradins, au milieu des locaux. Pour 10$ de plus, je suis allée me chercher un hot-dog et un litre entier de soda, et pour un dixième du prix qu’elle m’avait annoncé, j’ai savouré tout autant la victoire des Yankees.
Les deux autres expériences qui m’ont le plus touchée et marquée durant ce voyage-là, assister à une messe gospel dans une église baptiste de Harlem et contempler la skyline de Manhattan depuis Brooklyn, ont été, elles, totalement gratuites...
6. Bien s’entourer
On dit souvent qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné. Et là-dessus, moi qui voyage souvent seule, je ne peux qu’acquiescer. Franchement, être seul.e, par moments, c’est le pied !
Mais tout le monde n’est pas un ours comme moi. Et on peut aussi être (très) bien accompagné.e. En effet, les voyages sont souvent l’occasion de faire des rencontres, de tisser des liens, de renforcer des amitiés. Et rien de tel que d’être entouré.e et soutenu.e pour réaliser ses rêves.
Saragosse, 1996 : le 3e passager
Quand, l’été 96, on a décidé de partir en Espagne avec mon très bon pote Emmanuel, j’ai mentionné notre projet à un autre fan de MJ que je venais de rencontrer. Un mec sympa, étudiant aux Beaux-Arts, qui s’appelait Davis.
Ceux d’entre vous qui ont une passion le savent peut-être, quand on est entre passionnés, on est capable de parler des heures du sujet qui nous rapproche… mais on a pas forcément grand-chose à se dire en dehors de ça.
Ce mois de septembre, on a vécu tous les trois 5 jours très intenses (plus les 18 heures de trajet entassés dans une voiture qui faisait un bruit de tracteur agricole) et c’est ce que j’ai découvert. Qu’Emmanuel et moi, nous n’avions que Michael en commun et pas grand-chose à échanger en dehors de ça. En revanche, pendant ces 5 jours, j’ai appris à mieux connaître Davis. On a découvert qu’on voyait les choses de la même manière, qu’on avait plein de choses en commun, et même si on a eu plein de galères, on a bien rigolé. Aujourd’hui, près de 25 plus tard, ça reste un de mes meilleurs amis. On a vécu plein de choses ensemble par la suite. C’est quelqu’un qui a compté et compte toujours énormément dans ma vie. Et tout a démarré lors de ce road trip en Panda jusqu’à Saragosse.
Santa Monica, 2019 : papa au bout de la route
Je suis partie à Los Angeles en avril 2019, presque sur un coup de tête. Mon père venait de décéder, très subitement, et je suppose que j’avais besoin de croire de nouveau à la magie de la vie. Alors, j’ai pris un billet pour L.A, la ville qui me fait rêver depuis mon enfance.
Avant de mourir, mon père planchait sur un projet, un grand road trip dans l’ouest américain. Il avait déjà planifié toutes les étapes. Il avait en particulier très envie d’aller au bout “officiel” de la route 66, qui est marqué par un panneau sur le pier de Santa Monica.
Alors, le deuxième soir, j’ai loué un vélo et je suis allée de Venice où je logeais jusqu’à Santa Monica. Je suis montée sur le pier, jusqu’au panneau et j’ai pensé très fort à lui. Je me suis recueillie là où il n’avait pas pu réaliser son rêve. J’ai pris la photo qu’il aurait voulu prendre. J’ai touché le poteau qu’il aurait voulu toucher. Peut-être que de là où il est, il l’a vécu un peu aussi. Ce voyage, je l’ai fait aussi pour lui.
7. Toujours rester positif
Dans la vie, c’est bien connu, on peut choisir de voir le verre à moitié vide, ou bien à moitié plein. Parce que quand on part en voyage, ou même qu’on entreprend quoi que ce soit, on prend forcément le risque de connaître quelques tracasseries. On peut être confronté à des vraies galères. Perso, c’est rare qu’il ne m’arrive pas au moins un pépin. Mais tout se finit toujours bien, alors, j’ai choisi de me dire que ça ajoutait un peu de piment à mes aventures… Après tout, que sont quelques galères à côté du bonheur de réaliser ses rêves ?
Saragosse, 1996 : vogue la galère
Comme je le disais plus haut, cette fois-là en Espagne, ça a été 5 jours très intenses. Non seulement parce qu’on vécu des choses fortes, mais aussi parce qu’on a connu quelques galères…
Bizarrement, mécaniquement, ma voiture qui était toujours en panne a tenu le coup sans problème. Par contre, un matin, on s’est rendu compte qu’on avait crevé en partant du camping où on logeait. Comme j’étais avec deux mecs qui n’avaient pas le permis, j’ai changé ma roue pendant qu’ils attendaient, les bras ballants, que j’aie terminé. On s’est perdus en rentrant de l’aéroport et on a cherché notre chemin pendant trois bons quarts d’heure. On a failli ne jamais arriver en France parce qu’on avait plus de pesetas pour mettre de l’essence et qu’on a roulé plus de 50 bornes sur la réserve avant de franchir la frontière.
Mais la plus flippante de toutes les galères nous est arrivée le soir du concert. Vous le savez peut-être, si on assiste à un concert dans un stade, dans la fosse, il vaut mieux arriver très, très tôt si on veut voir quelque chose. Alors, on était arrivés la nuit précédente et on s’était garés sur un des parkings de la Romareda, le stade en question.
Seulement quand on est ressortis de là, après une journée trèèès longue et 5 bonnes heures debouts dans une fosse suffocante, ma (pas si) fidèle Panda n’était plus là où je l’avais laissée. J’avais beau me dire “Non, je dois me tromper d’endroit”, non, c’était bien ce parking-là et il n’y avait aucune petite voiture beige dessus. De deux choses, l’une, soit la police l’avait embarquée à la fourrière, soit elle avait été volée.
Je suis allée voir les policiers qui sécurisaient la zone et j’en ai trouvé un qui parlait anglais (parce que pour couronner le tout, j’ai un espagnol minable) et je lui ai posé la question. Il a vérifié : elle n’était pas à la fourrière.
“Mi coche fue robado”
Je dois bien avouer qu’à ce moment-là, j’étais loin d’être en mode verre à moitié plein. Non seulement, je n’appréciais pas spécialement qu’on m’ait piqué ma caisse mais là, en plus, ça tombait très mal. D’abord, parce qu’on avait toutes nos affaires à l’intérieur. Et ensuite, parce qu’on avait les moyens financiers ni de rentrer (en train), ni de rester (au camping). Ouais, non, pas plein du tout, le verre.
Le flic nous a conseillé d’aller porter plainte. Alors on est partis, morts de fatigue, à pied dans les rues de Saragosse. On a marché au hasard puisqu’on avait évidemment aucune idée d’où se trouvait le commissariat le plus proche et qu’à 1h du matin, on ne croisait plus grand-monde dans la rue pour nous renseigner. On a fini par en trouver un près de deux heures plus tard.
Finalement, après avoir expliqué aux policiers, toujours dans mon espagnol approximatif, que ma voiture avait été volée, et avoir encore attendu une heure, on nous ont fait monter dans une voiture qui nous a conduits… à la Romareda. Sur un autre parking, de l’autre côté. Là où ils avaient déplacé ma Panda lorsqu’ils avaient fermé l’accès aux parkings trop proches du stade.
Je crois que je n’ai jamais soufflé un plus grand ouf de soulagement. On a pas demandé notre reste. On a sauté en voiture et on s’est barrés de là vite fait. Je n’aurais pas été plus contente si j’avais conduit une Ferrari.
J’ai raconté cette histoire 100 fois dans ma vie, et même si j’étais loin de trouver ça fun sur le moment, depuis c’est, de loin, mon anecdote de voyage préférée.
8. Les bienfaits durables du voyage
Pour finir, j’ai appris que les voyages ont des bienfaits qui vont bien au-delà des 4 jours, 5 jours ou une semaine qu’ils durent. Partir en voyage, c’est sortir ne serait-ce qu’un peu de son train-train, de ses habitudes bien réglées. Découvrir d’autres choses, changer de point de vue, et peut-être clore un chapitre pour en ouvrir un autre.
Chacun de ces voyages m’a marquée parce qu’il m’a confirmé qu’on pouvait réaliser ses rêves si on y croyait suffisamment et qu’on s’en donnait les moyens. Je suis rentrée en sachant de nouveau que la vie était belle, qu’elle valait la peine d’être vécue, qu’il y avait tant de choses à expérimenter. Ils m’ont chacun donné un nouvel élan et… donné l’envie de voyager encore plus !
Voilà donc les 8 leçons que j’ai tirées de ces trois voyages qui m’ont le plus marquée et qui m’ont permis de réaliser certains de mes rêves. Et vous, quel est le voyage qui vous a le plus marqué ? Qu’est-ce qu’il vous a appris ? Dites-moi tout en commentaire !
19 Responses
Merci Virgo pour cet article!
Et la mention de Dansnosbulles…. Il est plein d’enseignements et d’énergie positive… ça fait du bien et en te lisant et en voyant tes posts sur les réseaux je me rends compte comme voyager me manque!
Il nous manque Los Angeles ;)!
Merci Anne ! Toujours un plaisir de mentionner un super blog comme Dansnosbulles 🙂 Los Angeles est reparu 😉
Wow ! J’ai souri, j’ai ri, j’ai eu les larmes aux yeux. J’ai adoré lire ces 3 récits imbriqués.
L’histoire de la voiture qui disparaît, je l’avais aussi vécu à Barcelone. Mais c’était pour la fourrière. Notre ouf de soulagement était un peu moins intense ????mais c’est une des anecdotes de voyage qu’on raconte le plus aussi.
Merci beaucoup Véro ! La fourrière à Barcelone, ça devrait être un chouia moins gratuit, lol. En tout cas, c’est le genre d’anecdotes qui mettent du sel dans les voyages 😉 Merci pour ton commentaire !
Superbe cet article Virgo !! Incroyable même !! Je suis à 101% d’accord avec toi sur les enseignements que nous apportent les voyages… ça vaut des années d’études et d’expérience ! Le tout est de comprendre que voyager ce n’est pas que “atteindre sa destination”… c’est le chemin qui est beau. Personnellement, j’ai eu la chance de voyager au long cours pendant 10 mois en Amérique du Sud et je crois que j’ai gagné 10 ans de vie de maturité de recul, d’expérience et de connaissance sur moi même. Merci encore pour ces récits tous plus passionnants les uns que les autres
Merci Nico, ça me touche venant de ta part ! Ce voyage en Amérique du sud a dû être une aventure tellement hors du commun qu’elle a dû te transformer à jamais. Impossible de reprendre le train-train après ça, j’imagine ! Merci encore de ton commentaire et tes encouragements 🙂
Aaah Los Angeles… Fabuleuse ville où tu loues une vieille Toyota, tu prends l autoroute mais en fait c’est une 2X5 voies au milieu de la ville où une limousine Hummer te suis….
New York où on ne peut jamais s ennuyer et au détour d’une rue tu rentres dans un club, mange un bout et un buddy Guy arrive tout de pois vêtu pour jouer un set Blues inoubliable….
Tu m’as fais revoyager !
Merci
Les Etats-Unis, c’est l’aventure à tous les coins de rue, haha ! Je vois que tu y as vécu des trucs sympas aussi. Rien d’un tel qu’un voyage pour mettre un peu d’imprévu dans sa vie ! Ravie de t’avoir fait voyager. A bientôt !
Très sympa cet article. Parfois on réfléchi trop à vouloir tout calculer. La vie est trop courte pour attendre.
C’est ce que je me suis dit quand j’ai décidé de partir vivre au Japon.
J’aime beaucoup la citation de Mike Horn
“Pour se mettre en marche, il suffit d’avoir 5 % de réponses à ses questions; les 95 % restants viennent le long du chemin. Ceux qui veulent 100 % de réponses avant de partir, restent sur place.”
Merci encore
Merci beaucoup ! Je pense que tu ne regrettes pas une seconde d’être parti au Japon, je me trompe ? En tout cas, 100% d’accord avec la citation de Mike Horn. Et je dirais même que si on avait toutes les réponses avant de partir, quel ennui mortel ce serait ! Merci de ton message !
Superbe article ! Tu as vraiment bien fait de marcher à l’instinct, c’est comme ça que les meilleurs moments arrivent.
J’ai vraiment hâte de pouvoir revoyager !
Je trouve aussi ! L’imprévu, il n’y a rien de tel pour se sentir vivant 🙂 Merci Marie et passe de bonnes fêtes !
Hello Virgo,
J’ai trop aimé tes récits et surtout les enseignements.
Joyeuses fêtes !!????????????
Merci Aissata. Très bonnes fêtes à toi aussi !
Ces histoires incroyables… excellent!!
La première chose qui me vient est que la chance est rarement le fruit du hasard, elle se créé et s’attrape!
Bonnes fêtes à toi et à tes lecteurs
Merci Romain 🙂 Disons que la chance peut nous trouver tout seule, mais qu’on peut aussi lui faire des petits signes pour qu’elle nous voie mieux 😉 Joyeuses fêtes à toi.
Hello Virgo,
J’ai adoré lire ton article, il m’a transporté et aussi quelque fois bouleversé. J’ai découvert ton blog grâce à l’évènement inter-blogueurs organisé par Anne (si jamais moi je suis l’autre personne ayant participé). Et je suis vraiment très content de l’avoir découvert, il est superbe et j’adore ta philosophie de vie. Merci pour ce blog et longue vie à toi et ton blog.
Bonnes fête de fin d’année à toi et tous les lecteurs.
Christophe
Merci beaucoup, Christophe, pour ce retour ! On essaie effectivement de voir la vie du bon côté 😉 Merci pour ton passage et de très belles fêtes à toi aussi !
Bonjour Virgo,
Voyager fait rêver et tout est possible aujourd’hui…J’ai décidé depuis mon enfance de raisonner mes choix afin de limiter mon impact, c’est donc ancré…si tout le monde se met à voyager en avion pour les loisirs et les vacances…d’ailleurs, c’est déjà trop actuellement…bref, ce n’est pas tenable. Pour le moment j’aime l’idée d’aller peu loin, mais que le trajet fasse partie du voyage (comme avant l’utilisation massive de l’avion d’ailleurs). Ce n’est pas abouti de mon côté, loin de là, ça commence tout doux…Et toi, tu y penses? Est-ce que voyager tout aussi souvent, loin et “juste” (avec une empreinte carbone qui entre dans la limite qu’individuellement nous ne devrions pas dépasser annuellement) est possible ? Si tu arrives à trouver The solution, cela m’intéresse…mais je pense qu’on sera nombreux et que tu pourras publier un bouquin là-dessus ! Annet.