Où voir (et toucher) les vestiges du mur de Berlin,
le plus célèbre mur de l’histoire

Où trouver, voir et toucher les vestiges du Mur de Berlin ?

Même si le Mur est tombé en 1989, il en reste encore quelques vestiges disséminés dans Berlin, mais pas que. Voici les principaux endroits où vous pourrez les voir, et vous en approcher pour les toucher si vous le souhaitez :

1. L’East Side Gallery (le vestige le plus important, et le plus connu)
2. Bernauer Strasse
3. La Topographie de la terreur
4. Potsdamer Platz
5. Mais aussi à divers autres endroits dans Berlin, et même dans Paris.

Pour en découvrir davantage sur chaque vestige et savoir lequel choisir, je vous invite à continuer votre lecture, je vous détaille tout dans l’article qui suit et vous retrouverez une carte interactive des divers emplacements en fin d’article.

Bucket List Voyage

Toucher le Mur de Berlin

Matérialisation brutale du Rideau de fer et symbole de la Guerre Froide, le Mur de Berlin a divisé la ville en deux pendant plus de 28 ans, avant de tomber le 9 novembre 1989.

Plus de 30 ans plus tard, il ne reste que quelques vestiges du « mur de la honte » mais son existence passée reste bien palpable dans la ville. Tantôt mémorial, tantôt galerie de street art, il reste un des incontournables de tout séjour à Berlin. Je fais le tour avec vous de tous les endroits où vous pourrez vous en approcher, et si vous le souhaitez, le toucher en mémoire de tous ceux qu’il a séparés.

Voir (et toucher) les vestiges du Mur de Berlin

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Accessibilité

A ajouter à votre bucket list si vous aimez :
l’histoire – le street art

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C’est l’histoire d’un mur

Pour parler du Mur aujourd’hui, il faut d’abord faire un petit flashback, qui nous emmène directement au temps des surprise-parties, j’ai nommé le début des années 60. Si à ce moment-là, le rock’n’roll déferle sur le monde occidental, en Allemagne, ce n’est pas tout à fait la même ambiance. En effet, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la défaite du IIIe Reisch, le pays est toujours occupé. Il est divisé en quatre secteurs : américain, britannique, français et soviétique.

Si les premières années, tout se passait bien entre les Alliés, Staline et ses copains Soviets ont depuis décidé que trop de liberté tuait la liberté. Allez hop, ils ont collé tous les pays communistes de l’est de l’Europe derrière un rideau de fer et leur ont imposé leur politique, une politique plus no-no que yéyé. Sinon, goulag pour tout le monde.

Parmi ces pays se trouve la partie est de l’Allemagne qu’ils occupent et qui a pris le nom de RDA. Berlin, quant à elle, est dans une situation particulière. Ancienne capitale nazie, elle a aussi été divisée en quatre zones d’occupation par les Alliés mais elle est en réalité enclavée en Allemagne de l’est. Et ça tombe bien ! En RDA, l’économie et les conditions de vie au début des années 60 étant loin d’être roses, de plus en plus d’Allemands de l’est décident de passer « à l’ouest ». Et pour ça, il leur suffit tout simplement de déménager dans les secteurs occidentaux.

Et forcément, en RDA, ça fait de la main-d’œuvre en moins. Et ça, ça ne plaît pas du tout au parti, qui se retrouve à court d’ouvriers pour manier le marteau et la faucille. Alors, ils ne font ni une ni deux, et hop, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, construisent une barrière – d’abord simplement avec des barbelés – pour fermer de façon effective et brutale la frontière entre les deux moitiés de la ville.

Au fil des années, c’est tout un système sophistiqué qui sera mis en place, avec deux murs parallèles qui délimitent un no man’s land, des miradors, un chemin de ronde, une importante présence armée, bref, la totale. La ville est désormais coupée en deux, et le restera pendant 28 longues années. Les tentatives d’évasion et de passage à l’ouest seront nombreuses et les victimes des tirs communistes, presque autant.

Et puis, enfin, à la fin des années 80, l’époque est à la détente entre l’Est et l’Ouest. Mikhaïl Gorbatchev a lancé des réformes, un vent de liberté souffle sur les pays du bloc de l’est et le 9 novembre 1989, le Mur fait partie des premiers symboles à tomber. Cet évènement historique mènera rapidement à la réunification des deux Allemagnes. Entretemps, l’ex-RDA, toujours rapide en besogne, a mis les bouchées doubles pour faire disparaître le Mur aussi vite qu’il était apparu. Fin 1990, il n’en reste quasiment plus rien dans le centre et fin 1991, ailleurs dans Berlin. Le Mur n’est plus.

5 endroits où approcher les vestiges du Mur de Berlin

D’abord vigoureusement détruit pour effacer sa présence honteuse, puis pillé comme souvenir, le Mur de Berlin, ou ce qu’il en reste, est aujourd’hui considéré comme un monument historique à protéger en mémoire de tous ceux qui ont subi les tourments de la Guerre Froide en Allemagne.

En attendant, peu de morceaux sont toujours en place. La majorité a été détruite, certains ont été déplacés. Voici donc 5 endroits où vous pourrez l’approcher de près.

Le vestige le plus connu (et le plus photographié) est celui baptisé East Side Gallery. Il s’agit d’un tronçon d’1,3 kilomètre de long situé le long de la Spree, la rivière qui traverse la capitale et servait elle-même par endroits de frontière entre Berlin est et ouest. Si cette partie est particulièrement connue, c’est parce qu’en plus d’être le plus grand des vestiges du Mur encore en place, elle sert surtout de support à une exposition de street art qui en fait la plus grande galerie d’art à ciel ouvert du monde.

A la chute du Mur, Christine McLean, une artiste canadienne, est la première à peindre une œuvre sur sa face est, en décembre 89. Par la suite, elle invitera 118 artistes internationaux à faire de même. La galerie est officiellement inaugurée le 28 septembre 1990.  

Avec le temps, cependant, les œuvres subissent à la fois la météo berlinoise et les graffitis. En 1996, l’artiste allemand Kani Alavi fonde une association de protection et restauration des œuvres. En l’an 2000, plus de 300 mètres de mur ont été restaurés. En 2009, pour le 20e anniversaire de la chute du Mur, c’est la totalité des 106 œuvres originales qui sont de nouveau comme neuves.

Parmi les plus célèbres, celle du Baiser Fraternel (de son titre complet : Mon dieu, aide-moi à survivre à cet amour mortel) réalisé par le graffeur russe Dmitri Vrubel, ou encore celle de la Trabant traversant le mur intitulée Test the Best de l’artiste allemande Birgit Kinder. On peut aussi y admirer des œuvres des artistes français Thierry Noir et Hervé Morlay.

En 2006, pour permettre d’accéder plus facilement à la Spree depuis la grande Mercedes-Benz Arena, alors en construction, un morceau de la Gallery long de 89 mètres a été déplacé un peu plus à l’ouest et installé parallèlement à la position qu’elle occupait.

Aujourd’hui, la East Side Gallery a obtenu le statut de mémorial protégé. Vous trouverez ici une liste complète des œuvres.

Des visites guidées gratuites sont organisées en allemand et en anglais tous les samedis par la Fondation du Mur. L’inscription se fait par téléphone.

Comment y aller

La East Side Gallery est située le long de la Mühlenstrasse (Friedriechshain), entre la gare de l’est (Ostbahnhof) et le pont d’Oberbaumbrücke.
L’accès est gratuit et possible 24h/24
Métro U1 et U3 (arrêt Warschauer Strasse) ou depuis la gare de l’est.

2. Bernauer Strasse

Un second tronçon du Mur d’une longueur de 212 mètres se trouve toujours à son emplacement d’origine, le long de la Bernauer Strasse, au nord de Berlin. C’est aussi à cet endroit que se trouve le Mémorial du Mur de Berlin (Gedenkstätte Berliner Mauer).

Au moment de sa construction, la muraille divise la rue en deux, les immeubles d’un côté se retrouvent à l’est, tandis que le trottoir est à l’ouest. Cette situation particulière va donner lieu à des tentatives (dont certaines réussies) assez spectaculaires d’évasion, certains Berlinois n’hésitant pas à sauter des fenêtres du premier étage par-dessus les barbelés. Les ouvertures seront alors murées, puis les immeubles détruits, laissant place à une large zone tampon.

Aujourd’hui, c’est le seul endroit où ce « no man’s land », cette largeur inoccupée entre les deux pans de mur, est encore visible avec tout le dispositif de sécurité mis en place par l’ex-RDA dans les années 80. Sur place, se trouve aussi une installation de poteaux en acier qui représente l’ancien rideau de fer, ainsi qu’un centre de documentation. Tout le site est aujourd’hui classé au patrimoine historique.

Comment y aller

Les centres d’accueil et de documentation
sont ouverts du mardi au dimanche de 10h à 18h.
L’accès est gratuit.
Métro U8 (arrêt Bernauer Strasse)

3. La Topographie de la terreur

Une partie du Mur encore debout se trouve juste à l’extérieur du musée de la Topographie de la terreur (Topographie des terror), installé depuis 2010 sur l’ancien site du siège de la Gestapo, sur Niederkirchnerstrasse.

Le tronçon fait environ 80 mètres de long et a été copieusement pillé par les Mauerspecht (littéralement les “pics de mur”), les collectionneurs avides d’en récupérer un bout, tellement que Les tiges en acier qui le soutenaient sont visibles. Ce vestige est lui aussi classé au patrimoine historique depuis 1990

Comment y aller

Le musée Topographie de la terreur se trouve au Niederkirchnerstraße 8. Il est ouvert toute la semaine de 10h à 20h. L’entrée est gratuite.
L’accès au mur, lui, est permanent.
Métro U6 (arrêt sont Kochstraße/Checkpoint Charlie) ou U2 (arrêt Potsdamer Platz)

4. Potsdamer Platz

Jusqu’à la chute du Mur, tout le quartier de Potsdam n’était une sorte de grand terrain vague coincé entre les deux divisions de la ville. Si vous avez vu (subi, dans mon cas) Les Ailes du désir de Wim Wenders, vous voyez de quoi je parle. Depuis, c’est là qu’est né le « nouveau Berlin ». En effet, tout le secteur autour de Potsdamer Platz est aujourd’hui hérissé de gratte-ciels design, de centres commerciaux modernes et même d’un mini Walk of Fame, comme à Hollywood.

C’est aussi sur cette place qu’ont été déplacés et installés quelques fragments du Mur, dont certains ornés, comme la East Side Gallery, d’œuvres d’art.

Comment y aller

L’accès est gratuit 24h/24.
Métro arrêt Potsdamer Platz

5. Autres endroits

En dehors de ces vestiges les plus connus, une double rangée de pavés marque au sol le tracé que suivait le Mur. A intervalle régulier, des plaques en fonte portent la mention Berliner Mauer 1961-1989. Si le cœur vous en dit, vous pouvez suivre un parcours historique jalonné de 29 étapes le long de ce tracé.

Des vestiges encore plus ou moins intacts des installations de sécurité liés au Mur, comme les miradors par exemple, ou le fameux point de passage Checkpoint Charlie, sont visibles dans toute la ville. Vous trouverez ici un article complet sur le sujet.   

Carte plan Mur de Berlin aujourd'hui
Cliquez sur la carte pour accéder à la version interactive

5. Le Mur de Berlin s’exporte

Eh oui, figurez-vous que de nombreux fragments ont quitté l’Allemagne et rappellent ailleurs dans le monde jusqu’à quelles extrémités barbares l’Homme est capable d’aller.

Plusieurs morceaux sont par exemple exposés en France métropolitaine :

  • Au Quai, à Angers
  • Au Mémorial de Caen
  • A la Défense, à Paris
  • Au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée de Marseille
  • Sur l’esplanade du Neuf-Novembre-1989 et dans le jardin de la Maison de la Radio, à Paris
  • A la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg
  • Sur le Rond-point des Droits de l’Homme à Tavaux
  • Au Centre mondial de la paix à Verdun

En Belgique, au Parlement européen et au siège de l’OTAN, à Bruxelles, à la Flanders Expo à Gand. En Suisse, dans le parc du Conseil œcuménique des Églises, au Grand Saconnex. Au Luxembourg, à quelques mètres de là où a été signé l’accord de Schengen. A la gare de Monaco. Et dans le centre de commerce mondial à Montréal, au Québec.


Quelques autres incontournables de Berlin

Vous n’allez pas partir si vite ! Profitez d’être dans cette belle ville de Berlin pour aussi :

  • Passer sous l’imposante porte de Brandebourg
  • Aller vous recueillir au Mémorial de l’Holocauste
  • Régler votre montre sur l’horloge astronomique de l’Alexanderplatz
  • Acheter un currywurst dans la rue et le déguster avec une bonne bière blonde
  • Découvrir le nouveau Berlin sur la Potsdamer Platz
  • Aller danser dans un club électro sur les berges de la Spree
  • Photographier le riche street art berlinois
  • Faire un tour de la ville en Trabant

Est-ce que vous faites partie de ceux qui se souviennent du jour où le Mur est tombé ? Le voir de près, c’est sur votre bucket list ? Dites-moi tout en commentaire !


Euro Brandebourg Virgo Berlin

Ma Bucket List Voyage

J’ai rayé ce point de ma bucket list en septembre 2015.
Pour jeter un coup d’oeil à ma bucket list voyage complète, c’est par ICI.

Crédits photo

J’ai pris toutes les photos qui illustrent cet article à l’exception de :
Photo de couv (baiser fraternel) : Jeison Higuita on Unsplash / Test of the Best : Bogdangiusca / Mémorial du Mur de Berlin gauche : Ansgar Koreng / Mémorial du Mur de Berlin droite : Matthias Süßen / Plaque commémorative : Geertivp

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10 Responses

  1. Vraiment top ton article ! J’habitais l’Allemagne quand le mur est tombé ! C’était une période historique incroyable…

    1. Oui, j’imagine que sur place, ça devait être un truc dingue. Je m’en souviens en tout cas comme d’un évènement majeur et porteur de tellement d’espoir ! Ca a été un moment assez émouvant pour moi de m’approcher du mur. Merci pour ton message !

  2. Top cette plongée dans Berlin ! Déjà je ne savais pas que “le mur” existait encore sous ces formes là et je trouve plutôt bien de garder des vestiges pour ne pas oublier. Au delà du mur j’entends de plus en plus parler de la capitale allemande comme une ville incroyable ! A faire une fois dans sa vie donc 😉

    1. Absolument Nicolas, Berlin est une ville à découvrir. Elle est très différente de certaines capitales européennes qui sont un peu des villes musée, comme Rome, Paris ou Budapest. Ici, il y a un côté vraiment “alternatif”. Quant au mur, au début, effectivement, l’idée était de la faire disparaître totalement mais d’un point de vue de la mémoire, il est finalement bien d’en garder quelques traces, comme tu dis pour ne pas oublier. Merci de ton passage !

  3. Les témoignages des gens qui ont vécu cette période rendent le mur très concret. À Berlin, quand on parle avec les gens, il est encore très palpable. D’ailleurs, c’est à la Bernauer St qu’il y avait des enregistrements audios de cette période, je me trompe ? Ça m’avait marquée.

    1. Oui, cet épisode du mur est forcément traumatique et c’est un symbole très fort. De façon générale, Berlin a été très marqué par la Guerre froide et les traces en sont encore là. Il me semble aussi que c’est le cas, qu’il y a des audios au Mémorial de Bernauer Strasse, mais je n’en suis pas certaine. Merci pour ton message !

  4. Je ne suis pas fan d’art contemporain mais là…je suis scotchée ! Merci pour cet article si riche qui m’a appris bien des choses. : voici ce que j’aime avec le net, apprendre et comprendre grâce à des personnes de talent qui savent de quoi elles parlent et le partage en toute générosité. Cette page historique est si proche de nous encore, pleine de répercussions que nous vivons toujours et pourtant, comme beaucoup, elle n’est pas assez mise en lumière. Bravo pour cet article !

    1. Merci beaucoup, Clémentine. En tant qu’enfant des années 80, la chute du mur a été un évènement marquant pour moi et je ne pouvais pas passer à côté. C’était un moment très émouvant de toucher ce symbole de la division et finalement, de l’unité qui s’est forgée ensuite. Merci pour ton message.

  5. Merci pour cet article. Berlin était déjà une ville qui m’attirait en tant que telle, et avec tout ce que tu décris du mur, ça me donne encore plus envie d’y aller<. Il n'y a que la langue allemande qui pose problème (car je déteste ne pas pourvoir communiquer vraiment avec les autochtones) mais je suppose qu'avec l'anglais ça devrait le faire.

    1. Oui, aucun problème pour communiquer avec les Berlinois en anglais. Tu peux peut-être même essayer en espagnol, qui sait 😉 En tout cas, Berlin est une capitale atypique, c’est sûr, et certainement à découvrir ! Merci pour ton passage !

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Bienvenue !

Salut, c’est Virgo, une accro de voyages, de ciné et de Coca zéro (direct en perfusion).

En 2015, j’ai commencé ma première bucket list, c’est-à-dire la liste de tout ce que j’ai envie de faire avant de mourir, et depuis, je m’efforce de réaliser tous les rêves qu’elle contient.

Sur ce blog, vous trouverez une tonne d’idées et de conseils pour créer votre Bucket List, l’étoffer et surtout la réaliser !

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